HISTOIRE D'EAU
Il était une fois une ville,
Ou plutôt un lointain duché
Au coeur d’une vallée entourée de collines boisées.
Un jour, son ombrageux souverain ordonna qu’on y vidât tous les bassins.
Foin des trous d’eau, dit sa Majesté.
Il coûtent cher et ne servent à rien.
“ Mais nous les avons construits, “
Dit Monsieur Barisien.
“ Pourquoi ne pas en faire usage
Pour le bien commun ?
Cela ne rime à rien, c’est complètement zinzin! “
On le prit pour un plaisantin.
On fit peu de cas de son chagrin .
Las! Dirent les grenouilles et autres batraciens
Sommés de décamper de leur beau château de Marbeaumont
Et d’abandonner les chatoyants reflets de leur refuge douillet.
Et les pauvres alevins et autres amphibiens !
Contraints de quitter leurs copains!
Et les moineaux et autres roitelets assoifés !
Y’en a marre, dirent les canards ! Nous n’avons plus de mare !
Nan, dirent les enfants sur la place !
Laissez-nous jouer à nous éclabousser ! Rendez-nous notre serpent d’eau,
Tout maigrelet qu’il est.
Mais enfin ! Dit le CG,
Où vais-je désormais mirer mon éblouissante beauté ?
Quel malheur! Quelle chaleur! Dirent les baigneurs,
Privés de leur piscine dans la torpeur de l’été.
Jusqu’à la Fontaine des Oiseaux
Sur l’esplanade du chateau
Qui fut privée de son eau.
Un vent de révolte souffla.
Un parchemin de trois mille signatures fut porté en haut lieu.
Rien n’y fit.
Mais voici qu’un jour,
Un déluge tel s’abattit sur la ville
Qu’en une nuit
Tous les bassins furent remplis.
Les citoyens ravis firent une fête pour remercier dame nature,
Ignorant le sort de l’ombrageux souverain,
Emporté par le flux.
La morale de cette petite fable ?
Fontaines et bassins bien pleins font citoyens, bambins, batraciens et barisiens SEREINS.
Vous avez une autre idée de morale pour notre fable ?
Envoyez-la, nous la publierons sur le blog. Amusez-vous !